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La révélation pop

Révélation 2022 avec son single Docteur, la jeune Hannutoise s'est libérée sur Ma Saison En Enfer, un premier EP thérapeutique et qui casse les codes de la pop.

Déjà repérée en 2015 sous son vrai prénom – Camille – dans le trio Beffroi, RORI s’est affirmée en solo l’année dernière avec Docteur, neuvième chanson la plus diffusée sur les radios francophones qui, sous ses gimmicks pop, soulevait des questions générationnelles. Bien entourée (elle est signée sur la major Warner et l’agence indépendante de booking Green Revolver l’a placée dans les plus gros festivals généralistes cet été), la jeune femme a poursuivi sur sa lancée avec Ma Saison en Enfer, son premier EP. « Le titre de mon EP s’inspire du recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud Une Saison en Enfer. Il s’est imposé de lui-même. Non seulement je l’évoque dans la plage d’ouverture Ma Place, mais les quatre morceaux proposés se rattachent d’une manière ou d’une autre à une période sombre que j’ai traversée durant mon enfance et mon adolescence. La musique et l’écriture m’ont permis d’évacuer ces moments difficiles et de mesurer le chemin parcouru. Cet EP, c’est aussi une manière de dire que je passe à autre chose. Avec Beffroi et au début de mon aventure solo, je chantais en anglais. Ici, tout est interprété en français. Je ne me cache plus. »

Dans les paroles de la chanson Ma Place, RORI revient sur cette quête de confiance. La narratrice se plaint de ne « pas avoir les codes ». Elle se sent fragilisée par les regards extérieurs mais se sent désormais prête à lutter « dans un monde qui s’enflamme ». « C’est 100% autobiographique mais je me rends compte que de nombreux jeunes passent aussi par là. Ce phénomène d’anxiété a toujours existé mais il est devenu moins tabou d’en parler aujourd’hui, notamment au travers des réseaux sociaux. »

RORI reconnaît qu’il y a beaucoup de dualité en elle. Timide et plutôt casanière dans la vie de tous les jours (« Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne sors pas, je suis la fille la plus ennuyante qui existe »), elle pétille sur scène et insuffle une belle énergie rock à son projet. « Même si je suis consciente que c’est moins dans l’air du temps, j’avais envie d’une guitare électrique en live et sur le EP », explique celle qui a écouté en boucle les Babyshambles, Nirvana et le Tranquility Bass Hotel & Casino des Arctic Monkeys. Vous l’entendrez et la verrez beaucoup ces prochains mois... et ce, gratuitement, lors de cette Fête de la Musique dans le Parc du Cinquantenaire et à Liège.

(Texte : Luc Lorfèvre, Larsen)

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